GROUPE NOTRE DAME DE BOULOGNE

Au service de l'autel

 

                                

 

 

 

         Dans l'histoire de l'Eglise, les enfants n'ont pas toujours eu accès au chœur pour servir la sainte Messe. L'abondance de clercs suffisait à l'accomplissement de toutes les fonctions liturgiques. C'est pour cela que la liturgie donne aux enfants de chœur le nom d'acolytes. En effet, ils remplissent les rôles réservés à l'origine aux clercs et ressortissants aux Ordres, surtout celui de l'Acolytat. Aujourd'hui, l'Eglise tolère que des laïcs s'approchent de l'autel pour servir la Messe. Cette tolérance ne diminue en rien la grandeur des enfants de chœur et ne fait pas disparaître l'impérieuse convenance d'une minutieuse préparation spirituelle et matérielle pour remplir ces belles fonctions. C'est un peu la même préparation que l'Eglise impose à ses séminaristes : piété liturgique, connaissance des rubriques, intelligence des rites, et répétitions. N'y a-t-il pas là un signe évident que ce sont de grandes choses dont on ne doit pas se charger sans formation préalable ?  

Le premier motif pour lequel nous formons des servants de messe est la gloire de Dieu par la splendeur du culte. Le culte divin, objet du premier commandement, est un des plus grands devoirs de l'homme ; c'est pourquoi il faut tendre à ce que les enfants servent avec le plus de perfection, de solennité et d'exactitude possible. Ainsi nous garderons l'ordre établi par la justice et suivi par Notre Seigneur pendant sa vie terrestre : « gloire à Dieu »  d'abord, « paix aux hommes » ensuite.

L'intervention des enfants de chœur peut aider efficacement à rehausser la solennité de la liturgie, et à augmenter la beauté de nos cérémonies. Ils sont aujourd'hui les seuls ministres que puisse se procurer le prêtre. Ils remplissent le chœur si souvent vide de nos églises. Ils forment le gracieux chapitre des curés… qui n'en ont plus… et donnent à la plus humble chapelle des airs de cathédrale. C'est un moyen facile de rendre plus digne le culte et plus édifiantes les cérémonies.

Le second motif est le bien des âmes que la liturgie instruit en leur montrant comment toutes les créatures louent le souverain Maître.

D'abord le bien des âmes des fidèles devant qui les enfants servent la Messe. Car avoir des cérémonies bien accomplies, donc de bons enfants de chœur, est un moyen d'apostolat puissant pour ramener ces gens qui ne viennent plus à la Messe et retenir ceux qui y viennent encore. En effet, si les acolytes ont une foi vive et éclairée en la présence de Notre Seigneur et un respect correspondant, un véritable esprit de religion : ces dispositions paraîtront dans leur manière de se tenir, de génuflecter, de prier ; attitudes toutes pénétrées de modestie, de recueillement, de piété, qui édifieront ceux qui assistent, et seront peut être l'occasion de l'éclosion de vocations dans l'assemblée.

Mais aussi le service de Messe sera bénéfique pour les âmes des servants eux-mêmes. Car pour bien faire, il leur faudra approfondir toutes ces petites choses reçues dans les répétitions et en découvrir le sens, non seulement afin de pouvoir les transmettre aux autres, mais pour eux-mêmes car ce sens des choses liturgiques, qu'est-ce sinon de la théologie, non pas en formules, mais vécue, tout à fait à leur portée, et pénétrant l'âme d'autant plus aisément qu'elle y entre par les cinq sens : les gestes du prêtre pour la vue, les lectures et le chant grégorien pour l'ouïe, l'encens pour l'odorat, etc… Ainsi toute leur vie, ils auront l'intelligence de ces rites et ils en retireront, une abondance de fruits spirituels. L'une de ces grâces pourra être l'éveil d'une vocation religieuse ou sacerdotale chez l'enfant de chœur. C'est dans bien des cas un facteur qui tout spécialement « facilite » l'appel de Dieu.

D'autant plus que, prés de l'Hostie, ils doivent vivre de l'Hostie, et désirer la Communion fréquente. Ils doivent estimer que la Messe qu'ils servent leur sera plus profitable si elle s'achève par l'union sacramentelle à la divine Victime.

Alors, prêtres, religieux, religieuses, parents et grands-parents incitons nos garçons à se rendre à la sacristie avant toutes les cérémonies pour y proposer leurs services. Car servir la Messe, monter à l'autel pendant le Sacrifice, pour offrir le vin et l'eau, est l'acte le plus grand qu'un laïc puisse accomplir dans les cérémonies ; si grand qu'on ne peut le faire que par une concession de la Sainte Eglise. Plusieurs des fonctions du servant ne sont remplies aux Messes solennelles que par le sous-diacre ou même par le diacre : porter le missel ou verser les ablutions par exemple.

Que nos enfants prennent donc très à cœur ce service de Messe qui n'est pas seulement un honneur insigne, mais aussi une source de grâces. Sachons qu'il revient un fruit particulier de la Messe aux ministres. Car ceux qui ont une part plus grande à l'offrir, ont une part plus grande à ses effets. Et de ce point de vue on peut dire qu'on y participe davantage si on sert que si l'on assiste simplement, donc on s'en retourne avec une plus grande satisfaction de la peine due au péché, moins de purgatoire à faire, avec plus de grâces obtenues et une plus complète réalisation de ses devoirs d'adoration et d'action de grâce. Aussi les saints ont toujours aimé ces fonctions.                                                                      

 

                                                                                           abbé Vincent Robin

 

            

                                                                                                                

                              

   

 



11/06/2007
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