GROUPE NOTRE DAME DE BOULOGNE

Juillet : Mois du Très Précieux Sang

Juillet : Mois du très Précieux Sang

 

 

  La liturgie de la fête du très Précieux Sang fait ressortir majestueusement la figure de Jésus, comme celle d’un roi qui se présente à son peuple dans la splendeur de son manteau royal. L’office chante : « Quel est celui qui vient… avec des vêtements teints ? Il est beau dans sa robe » (1ère antienne des Vêpres). Ce n’est ni la bysse, ni la pourpre qui font resplendir le manteau que le Christ revêt, mais le sang, son Sang, répandu pour nos péchés : « Il était vêtu d’une robe teinte de sang, et le nom dont on l’appelle est « Verbe de Dieu ». Ce Sang que le Verbe, en s’incarnant, prit de notre nature humaine, Il nous l’a rendu comme prix de notre rachat, non par contrainte, mais librement, parce qu’Il l’a voulu, qu’Il nous a aimés : « Le Christ nous a aimés, dit Saint Jean, Il nous a lavés de nos péchés par son Sang ».

 

  Tous les mystères de notre Rédemption sont des mystères d’amour. Celui que nous contemplons a une note particulièrement émouvante puisqu’il nous porte à considérer le mystère de la Rédemption sous son aspect le plus sanglant : l’effusion du Sang de Jésus, qui descend du Calvaire pour empourprer le monde entier, asperger toutes les âmes. « Le Christ nous a rachetés non avec le sang des boucs et des taureaux, mais avec son propre Sang » s’exclame Saint Paul dans l’Epître. Réalité merveilleuse qui, si nous la comprenions vraiment, serait plus que suffisante à faire de nous des saints authentiques. Il nous faut avoir le « sens » du Sang du Christ, de ce Sang qu’Il a versé pour nous jusqu’à la dernière goutte et qui, par les Sacrements, particulièrement la confession, vient continuellement inonder nos âmes, les laver, les purifier, les enrichir des mérites infinis du Rédempteur. « Baignez-vous dans le Sang, noyez-vous dans le Sang, revêtez-vous du Sang du Christ », tel était le cri incessant de Catherine de Sienne.

 

  Dans l’office du jour, Saint Paul nous invite chaleureusement à correspondre au don du Christ : « Jésus, pour sanctifier le peuple par son Sang, a souffert en dehors des portes de Jérusalem. Sortons donc avec Lui…portant son opprobre ». Si nous voulons que le Sang du Christ porte en nous tous ses fruits, nous devons y joindre le nôtre. Le Sien seul est précieux, si précieux qu’une seule goutte suffit à sauver le monde ; toutefois, Jésus veut, comme toujours, que nous y ajoutions  notre petite part, notre contribution de souffrance, de sacrifice, « portant son opprobre ». Si nous sommes sincères, nous devrons bien reconnaître que nous fuyons de toutes nos forces les opprobres du Christ. Un manque d’égard, un léger tort, un petit mot blessant suffisent quelquefois pour nous faire frémir. Comment pouvons-nous dire que nous savons participer aux humiliations de Jésus ? Voici que le divin Maître est traité comme un malfaiteur, traîné par les soldats, avec des railleries grossières, hors de la porte de Jérusalem et crucifié entre deux larrons Et nous ? Quelle part prenons-nous à sa Passion, comment partageons-nous ses opprobres ?

 

  Pour notre Rédemption, « Jésus a souffert le supplice de la Croix, méprisant l’ignominie de cette torture… Et vous, nous reproche Saint Paul, vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang dans votre lutte contre le péché » (Hebr. XII, 2 et 4). Pouvons-nous affirmer que nous lutterons « jusqu’au sang » pour vaincre nos défauts, notre orgueil, notre amour-propre ? Comme nous sommes paresseux et lâches dans la lutte, indulgents et pleins de pitié pour nous-mêmes, surtout pour notre orgueil ! Jésus l’innocence même, a expié nos péchés jusqu’à la mort sanglante et ignominieuse. Nous, qui sommes coupables, loin d’expier nos fautes jusqu’au sang, nous ne savons même pas nous imposer le sacrifice de notre amour-propre. Le sang qui jaillit du renoncement total et sincère de notre moi, de l’acceptation humble et généreuse de tout ce qui mortifie notre orgueil, le brise, le détruit, tel est le sang que Jésus nous demande pour l’unir au Sien. Le Sang très précieux de Jésus nous en donnera la force, « car l’âme qui s’enivre et se noie dans le Sang du Christ, se revêt de vertus réelles » (Ste Cath. de Sienne).



04/07/2007
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 48 autres membres