GROUPE NOTRE DAME DE BOULOGNE

Corps et Âmes

Tout, tout de suite, et sans effort ! La mentalité distributeur automatique pénètre toujours davantage les esprits. Même ceux qui voudraient vivre dans le monde sans être du monde sont involontairement baignés dans cette ambiance générale. L’homme cherche son bonheur, c’est le moteur de sa vie. La vie moderne devrait faciliter cette quête. Et pourtant les gens heureux semblent une espèce en voie de disparition ! Pourquoi tant d’aigreur chez nos contemporains qui apparemment sont comblés ? Pourquoi tant de dépressions ? Pourquoi tant de révolte ou d’indifférence, selon que l’on résiste ou que l’on baisse les bras ? Pourquoi tant de suicides ? Pourquoi le vice progresse-t-il si rapidement, dans des formes toujours plus graves alors qu’un certain bien être matériel devrait laisser aux gens plus de temps pour chercher à faire le bien et pratiquer la vertu ? Un climat général de perpétuelle insatisfaction s’installe, il devient même presque impossible d’être heureux d’une manière stable.

 

Pourquoi ? Parce que la notion du vrai bonheur a été perdue.

 

Bonheur perdu…

 

  En première année de catéchisme, on fait découvrir aux enfants de six ans l’existence de l’âme en leur montrant qu’il y a une différence entre l’homme et l’animal. Est-ce qu’un petit chat peu apprendre à lire ? Non. Est-ce qu’un petit garçon peut apprendre à lire ? Oui, il a une âme, il peut associer les concepts. Le petit chat a-t-il une âme ? Non, c’est une bête. Le petit garçon a-t il une âme ? Oui, c’est un homme. Cela parait simple.

  Mais l’homme adulte depuis quelques siècles à décider d’oublier Dieu et, par voie de conséquence, qu’il avait une âme créée à son image faîte pour le contempler face à face dans l’éternité bienheureuse, ce pourquoi elle a été créée.  Tout cela a été bien orchestré et on lui a voilé la face croyant brouiller les cartes et entretenir le flou artistique sur ce qu’il est vraiment. La chose a tellement bien marché qu’on ne sait plus trop aujourd’hui si la définition de l’homme c’est simplement animal ou animal rationnel fait pour vivre en société. De ce fait, il a transformé en fin ce qui n’était qu’un moyen. L’homme, comme un animal, a mis sa fin dans les biens temporels alors que ces biens n’étaient qu’un moyen pour lui de traverser cette vallée de larmes. Il cherche par tous les moyens à en faire une vallée de  joies et malgré tous ses efforts, c’est un échec permanent : il n’arrive pas à avoir de satisfaction vraie parce que sa nature, ce qu’il est, le rattrape sans cesse.

 En effet, la vie moderne est trépidante. On court à toute allure et dans tous les sens, car la vie est courte et il faut aller vite. C’est le rush dans la ruche pour tenter d’échapper à la réalité. L’homme moderne est toujours en recherche des biens matériels dans la société de consommation. Dès qu’il a acquis, il va chercher toujours plus grand, plus pratique, plus confortable, plus puissant, la gamme au-dessus, c’est l’escalade. Toujours en quête de nouvelles sensations et de nouvelles émotions, plus intenses, plus exotiques, plus violentes, il est en manque. En plus de cela, il va tout faire pour qu’aucun nuage ne vienne assombrir son existence, en se protégeant, en s’assurant : « jamais souffrir, jamais mourir ». Encore pire, il va éliminer tout ce qui fait obstacle à ce pseudo bonheur, par exemple lorsque le choix de la vie deviendra trop compliqué il choisira la mort sans trop de scrupules (avortement, euthanasie, suicide). Et la société exploite bien toutes ces passions déréglées et met tout en œuvre pour permettre cet idéal  trop animal.  Malgré tous ses efforts (que d’énergies dépensées à cela !), l’homme reste perpétuellement insatisfait précisément parce qu’il est homme, composé d’une âme et d’un corps, et que le biens matériels ne pourront jamais, au grand jamais, combler son âme. Sa nature humaine, corps et âme, reprend ses droits. Les biens, les joies passent, l’âme reste, éternelle, et s’il manque l’essentiel, elle ne sera jamais comblée, mais toujours troublée. Cette humanisme ou humanitarisme, morale de bonté pour un monde sans Dieu, est monstrueusement inhumain car il ne tient pas compte de la nature même de l’homme. C’est une arme de destruction massive dont la fille est la culture de mort.

 

Bonheur retrouvé… par la recherche de Dieu

 

  « Le règne de Dieu est au-dedans de vous » (Lc XVII, 21), nous a enseigné Jésus. Voila, ce qui peut combler nos âmes : la culture de vie. Dieu est la Vie et le bonheur. Sainte Thérèse d’Avila commente : « Pour parler à son Père céleste et jouir de sa compagnie, l’âme n’a pas besoin de monter au ciel… Pour Le chercher, elle n’a pas besoin d’ailes, il suffit qu’elle se retire dans la solitude et le contemple en elle-même ».

  Mais si Dieu est en nous, pourquoi avons-nous tant de peine à Le trouver, à reconnaître sa présence ? La réponse est claire : Dieu est en nous, mais Il y est caché. Pour le chercher, il faut sortir de toutes choses, selon l’affection de la volonté. « Sortir », signifie se détacher, se priver, se renoncer, se donner, mourir spirituellement à soi-même et aux biens de la terre. C’est le chemin du «Rien », du détachement total, c’est la mort du vieil homme, condition indispensable de la vie en Dieu. Saint Paul dit : « vous êtes morts et votre vie est cachée en Dieu ». La recherche amoureuse de Dieu caché en nous va de pair avec cette mort au monde et sa culture de mort. Plus on meurt, plus on trouve Dieu.

  Nous vivons trop à l’extérieur. Trop souvent, il y a en nous, tout un monde de tendances, d’impressions, de passions très vives, qui nous poussent vers les créatures et nous portent à leur donner notre cœur, à mettre notre espérance en elles, à chercher notre réconfort dans leur souvenir. Nous vivons dans ce monde superficiel, artificiel, qui nous occupe au point de nous faire oublier la vie vraiment intérieure, où l’âme pourrait demeurer dans une union intime avec Dieu. Le Seigneur nous attend, pour ainsi dire, dans le fond de notre âme, mais nous n’entrons pas dans ce fond, pris, que nous sommes, par « nos affaires » auxquelles nous consacrons tout notre intérêt.

  Pour trouver, le bonheur, le vrai, il faut donc sortir de soi-même, il faut s’évader du monde extérieur, pour se cacher avec le Dieu caché. C’est cette culture de vie de Dieu qui, seule, est le contre poison de la culture de mort du monde.


11/06/2007
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